Armoiries de Jean de Bueil

(Principales sources: sceau non daté, armorial du héraut Berry, Armorial Bellenville, Armorial Le Blancq)


J
ean de Bueil, Seigneur de Montrésor.

 

Nom : Jean V de BUEIL.

Surnom : le "fléau des Anglais".

: en 1406.

Mort : en juillet 1477 à Vaujours.

Titres nobiliaires : Comte de Sancerre (Cher) en 1451, vicomte de Carentan (Manche) en 1450, seigneur de Bueil (Bueil-en-Touraine), Montrésor, Château-la-Vallière, Vaujours, Ussé (Indre-et-Loire), Saint-Calais (Sarthe), et Vailly (Vailly-sur-Sauldre, Cher).

Offices civils et militaires : Capitaine de Tours en 1428, capitaine-général du roi en Anjou et Maine, capitaine de l'une des compagnies d'ordonnance en 1445, amiral de France en 1450.

Père : Jean IV de Bueil (tué à Azincourt, 1415), seigneur de Montrésor.

Mère : Marguerite de Clermont, dauphine d'Auvergne, comtesse de Sancerre.

Aïeux paternels : Jean III de Bueil († v. 1390) et Anne d'Avoir.

Aïeux maternels : Béraud dauphin d'Auvergne, comte de Clermont, et Marguerite comtesse de Sancerre.

Épouses : 1° Jeanne de Montejean (fille de Jean de Montejean et d'Anne de Sillé-le-Guillaume), 2° Martine Turpin en 1456 (fille de d'Antoine Turpin seigneur de Crissé et d'Anne de la Grésille).

Descendance : Antoine de Bueil.

Armoiries : écartelé, aux 1 et 4 d'azur au croissant d'argent accompagné de six croisettes recroisettées au pied fiché d'or (Bueil), aux 2 et 3 de gueules à la croix ancrée d'or (Avoir) ; devenu comte de Sancerre au décès de sa mère, il ajouta sur le tout un écusson écartelé aux 1 et 4 d'or au dauphin pâmé d'azur (Dauphiné d'Auvergne), aux 2 et 3 d'azur à la bande d'argent accolée de doubles cotices potencées et contre-potencées d'or (Champagne-Sancerre).

Cimier : deux têtes et cols de cygne d'argent se prolongeant en lambrequins de même doublés d'azur.

Présence au côté de Jeanne d'Arc à : Orléans, Jargeau, Meung-sur-Loire, Beaugency, Patay, Reims, Paris.

Commentaires : Jean de Bueil commença sa carrière militaire en 1423-1424, aux batailles de Cravant et de Verneuil, alors qu'il était attaché alors à Etienne de Vignolles, le fameux La Hire. Capitaine de la ville de Tours en 1428 et capitaine-général du roi en Anjou et Maine, il arriva au secours d'Orléans dès le 25 octobre 1428. Après la "défaite des harengs", il resta quelque temps dans la ville au côté du Bâtard, avant de se retirer comme tant d'autres. Il revint le 4 mai, au sein de l'armée de secours du maréchal de Boussac. Il combattit ensuite à Jargeau, Meung, Beaugency et Patay, puis suivit l'armée jusqu'à Reims.

En 1433, Jean de Bueil fut l'un des auteurs de l'attentat contre le favori du roi, Georges de La Trémoïlle, ce qui amena la chute de celui-ci. Il enleva le grand chambellan et le tint prisonnier quelque temps en son château de Montrésor. En 1444, il suivit le dauphin (futur Louis XI) en Allemagne, en tant que lieutenant et capitaine-général du prince, emmenant les compagnies d' "écorcheurs" avec le but inavoué de les faire décimer. Il est à signaler que son frère, Louis de Bueil, avait figuré lui-même parmi ces compagnies de soudards.

En 1445, il fut nommé capitaine de l'une des nouvelles compagnies d'ordonnance de gens d'armes créées par Charles VII. C'est en remplacement de Prigent de Coëtivy, tué au siège de Cherbourg, qu'il fut fait amiral de France en 1450. Il reçut la vicomté de Carentan en récompense de sa participation à la reconquête de la Normandie. Il est fait comte de Sancerre en 1451. Après s'être illustré à la bataille de Castillon, il négocia la reddition de Bordeaux qui capitula le 9 octobre 1453, capitulation qui marquait le point final de la guerre de Cent Ans. Jean de Bueil fut surnommé le "fléau des Anglais".

Tombé en disgrâce après la mort de Charles VII, comme tant d'autres bons serviteurs de ce roi, il lutta contre Louis XI au cours de la révolte dite "pour le bien public", en 1465. Il est alors destitué de l'amiralat et il se retire en son château de Vaujours où il meurt en juillet 1477. Jean de Bueil a laissé un récit à clefs du siège d'Orléans – où cette ville est appelée Crathor – dans un ouvrage ayant pour titre : Le Jouvencel.